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Avertissement
: ce poème est une interprétation poétique de la véritable histoire de ce bâtiment
acquis par décision du conseil général en 2006. Vous pouvez retrouver
explications >>> lire
L e 8 9 !
Ah !
quelle belle affaire que ce quatre vingt neuf !
Oh non ! Ce n'était pas un bâtiment tout neuf,
Mais une belle « ruine » juste à l'entrée d'Auxerre
Qu'on nous fit acquérir à un prix peu ...« sincère ».
Car son propriétaire, ce grand banquier génial,
Heureux d'avoir trouvé le pigeon idéal,
Réussit à nous vendre plutôt que le raser
Ce bâtiment gênant, difficile à caser.
Directeur de service, un prénommé Didier
Avait reçu mission : étudier ce dossier.
C’est par la négative qu’il s’était prononcé,
En réponse à ce frein : son mandat dénoncé.
C'était promis, juré, belle opportunité :
Il n'était point question de laisser échapper
La belle architecture dressée si fièrement,
Qui deviendrait la gloire de ce département.
Bâtiment idéal, réfléchi avec soin
Des locaux adaptés, répondant aux besoins
Capable d'accueillir tous nos cinq cents agents
Pour preuve irréfutable ? C'était le cas avant !
Chaque concitoyen en arrivant du nord
Aurait plaisir à voir, ce bijou, ce trésor
Le navire amiral de la flotte icaunaise
Où nos agents sans doute seraient bien plus à l'aise !
C'était en 2006, un matin de juillet
Tous les élus présents étaient émerveillés
Tous sauf un, très inquiet, qui osa demander
Si pour chauffer ce gouffre, on avait étudié !
Peu importe me dit-on, on ne discute pas !
L'ensemble des agents sera regroupé là
Et l'on vendra en ville toutes propriétés
Devenues inutiles à nos activités.
Un très grand « spécialiste » en électricité
Qui parfois nous explique comment il faut chauffer
Trouva, venant du chef , cette idée excellente :
La bonne opération que cette offre alléchante !
Mis à part ce Bourras qui osa dire non
De vote il n'y eut point des autres compagnons
Entre plaisanteries et grande confusion,
C'est ainsi que fut prise fatale décision.
Histoire d’un seigneur qui voulant un palais
Réussit non sans ruse à nous faire avaler
Que jamais l’occasion ne se reproduirait
Et si nous n’achetions nous aurions des regrets !
Déjà voilà 20 ans, nous avions fait “affaire” :
Une autre grande banque qui voulant se défaire
De locaux tout autant inutiles qu’invendables
Réussit bien son “coup” en cédant aux “ notables “.
Là, sur le grand terrain, on pourrait agrandir
Afin que nos services on puisse réunir.
Là aussi nos agents allaient emménager
Pour cela lourds travaux y furent engagés.
............retour
au 89
Le
nouveau président nous posa la question :
Devions-nous oui ou non cesser l'acquisition !
Bien sûr il eût fallu leur payer un dédit :
Cette fois satisfait, Bourras a bien dit oui !
Car six cents mille euros nous auraient libérés :
C'est chaque an ce qu'il faut pour couvrir tous ses frais.
Sa décision fut prise, mon espoir épuisé,
Du nom "89", l’oeuvre fut baptisée.
Les années ont passé sur ce rêve utopique
Et dans ce bâtiment devenu historique
Il nous faut chaque année investir lourdement
Pour rester à niveau de tous les règlements.
Recevant du public, ce joli coup de cœur
Demanda pour la norme de nouveaux ascenseurs
Et les montants prévus pour le rendre “habitable”
Rendent plus évidente la décision coupable.
Il nous y faut encore rénover les plafonds
Refaire tous les sols, construire des cloisons
Et dans ce vieux vaisseau que l’on disait tout prêt
Ils étaient peu nombreux, quelque huit ans après.
Comme je l'avais prédit, me faisant remballer,
Pour chauffer tout l’ensemble, la note est très salée :
Car trop chaud en été et trop froid en hiver,
La “clime” tourne à fond dans l'immeuble de verre.
Un jour nous arriva autre belle surprise :
Sur un triste rapport, hélas point de méprise :
Notre affaire du siècle devenait effrayante
Contenant en son sein des éléments d'amiante.
C’est la grande question depuis la découverte
Du “cadeau” que nous fit, la grande banque verte.
Et nos agents demeurent, au milieu de la ville,
Dans les anciens immeubles de la rue St Vigile.
© GUY BOURRAS - 2015